J’ai découvert Zweig avec Le Joueur d’Échecs qui m’avait fait une très grande impression. La Confusion des Sentiments m’a, quant à lui, totalement subjugué. Ce roman est un bijou littéraire. Un style raffiné, une histoire dure et bouleversante, je n’ai pu que tomber sous le charme.
La Confusion des Sentiments est un épisode marquant de la vie de Roland, enseignant qui se plonge dans ses souvenirs d’étudiant. Il nous fait pénétrer les méandres de l’âme de deux hommes. Les siens et ceux de son professeur de philologie, amateur de Shakespeare.
Cette relation, basée sur l’échange, va rapidement se transformer en une admiration profonde de l’élève envers son maître. L’admiration laisse place à l’adoration et l’idolâtrie. Roland passera presque tous les soirs de la semaine en compagnie de son professeur, pour parler littérature mais aussi l’aider à écrire un essai sur le théâtre anglais. Cette relation intense et intellectuelle, va finalement se transformer en un rapport toxique n’apportant plus que souffrance aux deux hommes qui, malgré tout, ne cesseront pas de se voir.
Ce roman est une prouesse littéraire. Le style de Zweig est beau, recherché, noyé de mélancolie (que j’avais déjà ressenti dans Le Joueur d’Échecs) et exalté. Rolland est agité de mille et une émotions, toutes démesurées et passionnées. De la joie en passant par la rage, l’auteur arrive à dépeindre tous les sentiments du héros avec une justesse remarquable.
Outre le style incroyable de Zweig, c’est la thématique abordée qui a su m’émouvoir : la relation amoureuse entre deux hommes au début d’un XXème siècle loin d’être favorable à ce genre de rapports. Ce qui est d’autant plus intéressant, c’est les deux points de vue dépeints par l’auteur.
Le premier, celui de Roland, naïf et inconscient de ses propres sentiments et de la situation qui se tisse entre lui et son professeur. Et le second, celui du maître, connaissant son homosexualité, se devant de la cacher, en ayant honte, mais ne pouvant y échapper.
Zweig nous montre deux hommes pris dans une spirale, l’un emportant l’autre dans un malêtre qui ne semble pas connaître d’issue à une époque où les rapports du même sexe étaient hors la loi. Cette relation est murmurée tout au long du roman, suggérée, pour ne se dévoiler complètement que dans les dernières pages.
L’histoire est à la fois une ode à la connaissance, à la littérature anglaise mais aussi une peinture rigoureuse d’une passion dévorante et non avouée. L’évolution de la relation entre les deux protagonistes principaux nous submerge comme un morceau de musique classique, L’Été des Quatre Saisons de Vivaldi.
Comme Rolland, on ne sait plus où donner de la tête, nous sommes emportés dans un tourbillon presque infernal. C’est pour cette raison que je parle de prouesse littéraire. Réussir, par de simples mots couchés sur une page, à transporter ainsi son lecteur relève vraiment du génie.
Je m’emporte peut-être un peu, mais j’ai sincèrement ressenti toute une gamme d’émotions à la lecture de cette longue nouvelle. Et bien sûr j’ai été époustouflée par le style de l’écrivain. Un grand auteur que ce Zweig !
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